La réglementation thermique :
La première réglementation thermique date de 1974 (RT 1974), avec application en 1975. Elle ne s'appliquait qu'aux bâtiments neufs d'habitation.
La deuxième réglementation thermique date de 1988 (RT 1988). Elle s'appliquait aux bâtiments neufs résidentiels et non résidentiels.
La troisième réglementation thermique date de 2000 (RT 2000). Elle s'appliquait aux bâtiments neufs résidentiels (consommation maximale réduite de 20 % par rapport à la RT 1988) et tertiaires (consommation maximale réduite de 40 %).
Le 1er septembre 2006, la RT 2005 a remplacé la RT 2000. Par rapport à la RT 2000, la RT 2005 demande une amélioration de 15 % de la performance thermique et s'applique aux bâtiments neufs et aux parties nouvelles. Depuis, la réglementation thermique, par des arrêtés complémentaires, s'attaque au domaine de la rénovation.
Avant le Grenelle Environnement, étaient envisagées (après la RT 2000 et la RT 2005) les RT 2010, 2015 et 2020 ; chaque nouvelle réglementation devant améliorer de 15 % les performances énergétiques par rapport à la précédente.
La RT 2012, suite au Grenelle Environnement, devient la référence. Elle vise à diviser par trois la consommation énergétique des bâtiments neufs, en s'alignant sur le label BBC 2005, soit une consommation maximale de 50 kWhep/m2/an (ep= énergie primaire).
Ces 50 kWh sont à moduler en fonction de la zone géographique, de l'altitude, de la surface habitable... Ils concernent les 5 usages: chauffage, rafraichissement, eau chaude sanitaire, ventilation et les auxiliaires.
- La RT 2012 a été publiée le 27 octobre 2010, avec application le 28 octobre 2011 pour les bâtiments publics d'enseignement et d'accueil de la petite enfance, les bâtiments tertiaires et les bâtiments en zone ANRU. La généralisation aux autres bâtiments d'habitation neufs aura lieu le 1er janvier 2013. Une publication suivante devrait concerner l'ensemble des bâtiments restants, et de la réhabilitation des bâtiments existants.
- Cette exigence s’exprimera différemment dans la RT 2012. Le coefficient de référence calculé à partir des détails du bâtiment sera remplacé par une valeur absolue, indépendante de la forme du bâtiment. Le gain par rapport à la dernière RT (RT 2005) sera d’au moins 50%
La RT 2012 exigera que toutes les constructions neuves présentent, en moyenne, une consommation d’énergie primaire inférieure à 50 kWh/m²/an.
Pour rappel: les logements neufs actuels affichent une consommation d’énergie primaire moyenne de 150KWh/m²/an en moyenne.
- Ensuite, à l'horizon 2020, il est envisagé la RT 2020, qui mettra en œuvre, le concept de bâtiment à énergie positive (BEPOS). Ces futures réglementations sont des réglementations d'objectifs, elles laissent la liberté de conception tout en limitant la consommation d'énergie.
PRINCIPE DE LA RÈGLEMENTATION
Le principe de la RT 2005 est de comparer le bâtiment étudié à un bâtiment de référence, semblable géométriquement, mais aux caractéristiques techniques pré-définies dans la réglementation.
OBJECTIF : Le bâtiment étudié doit être plus performant que le bâtiment de référence, c'est-à-dire être mieux isolé et consommer moins d'énergie.
L'isolation est caractérisée par la quantité d'énergie thermique traversant les parois déperditives (murs, plancher bas et plafond) lorsque l'écart de température entre l'intérieur et l'extérieur du bâtiment vaut 1°C, par unité de temps et rapportée à la surface d'enveloppe du bâtiment. (Ubât en W/m²K)
- CONSOMMATION D'ÉNERGIE
La règlementation RT 2012 différencie également les énergies primaires et finales.
- Énergie finale : C’est l’énergie consommée par le bâtiment lui-même et facturée à l’utilisateur.
- Énergie primaire : énergie disponible dans l’environnement et directement exploitable sans transformation. Étant donné les pertes d'énergie à chaque étape de transformation, stockage et transport, la quantité d’énergie primaire est généralement supérieure à l’énergie finale disponible.
Les sources d’énergie primaire sont multiples : le pétrole brut, le gaz naturel, les combustibles solides (charbon, biomasse), le rayonnement solaire ,l’énergie hydraulique, l’énergie géothermique, l’énergie tirée des combustibles nucléaires.
Tableau de correspondance des énergies primaires et finales en fonction de la source :
Type d'énergie
|
Facteur de conversion énergie primaire/finale
|
Fuel, gaz naturel ou liquéfié
|
1
|
Charbon, bois
|
1
|
Électricité
|
2.58
|
Photovoltaïque ECS solaire
|
0
|
La grandeur de comparaison, Cep, est la quantité d'énergie primaire consommée en un an, rapportée à la surface hors œuvre nette. Elle est calculée en fonction du niveau d'isolation du bâtiment, des performances des équipements de la maison, des conditions climatiques locales, et selon un scénario d'utilisation du bâtiment au cours d'une année. (Cep en kWh/m²/an).
cette consomamtion intégre les besoins de chauffage d'eau chaude sanitaire et de climatisation.
Exemple : une maison de 120 m² de SHON avec un Cep de 50 kWep/m²/an autorise une consommation maximum de : 6000 kWhep (énergie primaire).
Ceci représente une consommation réelle maximale de :
- 2 300 kWh soit 19 kWh/m²/an dans le cas d’un chauffage électrique
- 6 000 kWh soit 50 kWh/m²/an dans le cas d’un chauffage bois ou énergies fossiles.
- Pour qualifier les isolants on utilise plusieurs paramètres définies ci-dessous.
- Conductivité thermique (Lambda, en W/(m.K) : Flux thermique traversant un mètre d'épaisseur de matériau pour une différence de température d’1°C entre les deux faces de ce matériau.
- Coefficient de flux thermique K en W/(m².K) : Flux thermique traversant un mètre carré de paroi pour une différence de température d'1°C entre les deux faces de ce matériau.
- Résistance thermique R, en m².K/W : Inverse du flux thermique à travers un mètre carré d'un système pour une différence de température d'1°C entre les deux faces de ce système.Exemple : R = 2,5 m².K/W, ceci signifie que 2,5 m² de surface sont nécessaires au passage de 1 Watt quand la différence de température entre les deux ambiances que sépare le système (généralement une paroi) est de 1 Kelvin (ou 1 degré Celsius).
- Les coefficients Uw, Ug ou Uf servent à identifier la capacité d’isolation d’une fermeture.
Uw : Coefficient total de la fenêtre : Vitrage Ug + Cadre Uf = Uw
Plus le coefficient Uw est faible, c'est-à-dire se rapprochant de 0, plus la fenêtre est isolante et performante. Ce coefficient est certifié par des organismes de références.
Ce qui est important c’est que les coefficients suivent des échelles logarithmiques. Sur ce type d'échelle, les grands nombres sont comprimés très proches de l'origine et facilement représentés. A l’inverse, les nombres entre 0 et 1 sont dilatés. Cela signifie, d’un point de vue schématique, qu’entre un Uw de 0,75 et un Uw de 1, la capacité d’isolation est environ multipliée par 4 !
.Valeurs R & Uw recommandées pour obtenir les objectifs.
Les exemples sont donnés pour la zone H2.
Un résumé de la réglementation et de ses principes RT2005 anciennement en application
Un résumé de la réglementation et de ses principes RT2012 applicable ldepuis le 1er janvier 2013
Si la forme du bâtiment est pénalisante du point de vue de l’énergie, il faudra donc compenser et faire mieux dans d’autres domaines.
La RT 2012 sera donc très exigeante concernant la forme du bâtiment, l’isolation des parois, l’orientation, la nature et la surface des baies vitrée, la protection solaire, l’étanchéité, l’inertie thermique… l’objectif global en consommation d’énergie sera évidemment modulé selon un certain nombre de points qui ont un impact sur les consommations d’énergie indépendamment de la performance du bâtiment et de ses équipements, notamment la zone climatique, le type d’énergie utilisée…
Coefficient Bbio
Il renforce la prise en compte de l’impact énergétique du bâti dès sa conception.
Comme il va falloir porter plus d’attention qu’auparavant à la conception du bâti, ce nouveau coefficient Bbio sera introduit dans la RT 2012.
Objectif: qualifier la qualité énergétique du bâti avant de savoir quels seront les systèmes qui l’équiperont (chauffage, refroidissement, eau chaude sanitaire, photovoltaïque…). Ce coefficient Bbio sera une exigence réglementaire destinée à orienter le concepteur dès le départ vers un bâti performant.
En clair, le coefficient BBio correspondra aux déperditions (pertes naturelles et besoin des usagers) moins l’apport gratuit (chaleur humaine, du soleil, etc.).
Ce qui change par rapport à la RT 2005
> Les exigences de performance énergétique globales seront uniquement exprimées en valeur absolue de consommation pour plus de clarté: niveau moyen très performant exigé, à 50 kWh/m²/an (et non plus en valeur relative par rapport à une consommation de référence recalculée en fonction du projet).
> L’introduction d’une exigence d’efficacité énergétique minimale du bâti pour le chauffage, le refroidissement et l’éclairage artificiel. Cette exigence prendra en compte l’isolation thermique et permettra de promouvoir la conception bioclimatique d’un bâtiment.
> L’introduction de nouvelles exigences minimales: obligation de recours aux énergies renouvelables, obligation de traitement des ponts thermiques (fuites de chaleur), obligation de traitement de la perméabilité à l’air des logements neufs, etc.
Les recommandations Effinergie pour les batiments basses consommations
Comparatif de l'évolution
des valeurs de consommations
maximum chauffage par
m² en kW Énergie Primaire
annuelles entre RT2005 -RT2012
en fonction des zones géographiques